Game OVER : La Partie d’Échecs Est Terminée
Le jeu a été long, exigeant, et jonché de stratégies silencieuses et d'obstacles inattendus. Dès le départ, j’ai accepté de jouer, de plonger dans ce labyrinthe de décisions conscientes, d’attaques et de défenses, chaque mouvement guidé par une force invisible mais puissante. Avec chaque pièce déplacée, chaque coup reçu et rendu, j’ai compris que je n’étais pas seulement face à des pions ou des tours, mais face aux fragments épars de mon être intérieur. Ce jeu, en apparence anodin, représentait bien plus qu'une confrontation : il a été le théâtre de mon voyage intérieur, un face-à-face avec mes propres ombres et mes propres lumières. Cette partie d’échecs, par sa profondeur, m'a poussée à regarder au-delà des apparences, à sonder la vérité de chaque geste, de chaque intention, et, surtout, à me confronter à moi-même.
Au fil du jeu, chaque défi s'est révélé porteur de leçons que je n'avais pas anticipées. Ce que je croyais être une attaque extérieure se révélait souvent être un miroir reflétant mes propres résistances et mes blessures non résolues. L’échiquier de cette partie était aussi vaste que mon propre cœur, un terrain où chaque épreuve me mettait au défi de transcender mes limites, de transformer mes faiblesses en nouvelles forces, et d'intégrer chaque victoire et chaque défaite comme une pièce essentielle de mon parcours. Ce jeu m’a enseigné que rien n’est immuable et que chaque bataille peut être transmutée en source de sagesse. Les coups douloureux, loin de m'affaiblir, se sont inscrits en moi comme autant de clés, de révélations qui me guidaient vers une compréhension plus fine de moi-même et de la vie.
Aujourd'hui, alors que je pose le dernier coup, un sentiment profond de gratitude m'envahit envers ceux qui, sous des apparences de rivaux ou d'opposants, ont incarné des rôles difficiles, parfois cruels, mais nécessaires. Ils ont pris la forme d’âmes en quête de pouvoir, de domination, cherchant peut-être inconsciemment à m’affaiblir ou à me mettre à l’épreuve. Cependant, en réalité, ces "adversaires" ont été mes maîtres déguisés, des enseignants précieux qui, en se tenant face à moi, m’ont offert l'opportunité de me redécouvrir, de sonder mes failles, et de transcender les aspects de moi-même que je n’avais jamais affrontés. Leur opposition, bien que douloureuse, m’a permis d’alchimiser leurs tentatives de déstabilisation en une force intérieure renouvelée, une force que j’ignorais posséder.
Je ressens aujourd'hui un détachement profond face à ceux qui continuent de jouer ce jeu sans fin, enchaînés dans un cercle vicieux où, comme des serpents qui se mordent la queue, ils répètent sans cesse les mêmes schémas. Je les vois emprisonnés dans des jeux de pouvoir, de domination, de luttes éphémères qui cachent une fragilité intérieure non résolue. Ces querelles, qui autrefois m’ébranlaient, ne m’affectent plus, car la proie qu’ils poursuivaient n’existe plus. Celle que j’étais, cette version vulnérable, a disparu pour faire place à une nouvelle essence, une âme apaisée, un cœur réconcilié. À travers ce processus de guérison et de transmutation, j’ai ramené la lumière dans les recoins sombres de mon être, j’ai affronté et accueilli mes peurs, mes doutes, et mes blessures, et j’ai réintégré ces parts de moi-même avec amour et compassion.
Dans ce processus d’acceptation et de transformation, j’ai découvert ma liberté véritable, celle qui ne dépend de rien ni de personne, mais qui émane d’un centre intérieur indestructible. Aujourd'hui, je me tiens libérée de tout rôle imposé, des anciennes étiquettes de victime ou d'adversaire, car j’ai compris qu’au-delà de ces jeux de rôles, réside une vérité plus vaste. Je ne suis plus la pièce que l’on manipule sur un échiquier ; je suis devenue l'observatrice paisible, témoin de ce jeu de la vie sans y être prisonnière. Cette liberté, ce détachement, me permet de voir avec lucidité, mais sans jugement, ceux qui, encore pris dans l’illusion du pouvoir, tentent de jouer les mêmes parties.
Je suis aujourd’hui comme le papillon qui, après avoir brisé sa chrysalide, déploie ses ailes, un être nouveau, plus solide, plus épanoui. Ce qui fut autrefois un combat est devenu un souvenir, une étape dans un voyage plus grand, plus lumineux. Le jeu d’échecs est terminé, mais la véritable aventure commence, une aventure où je suis libre de créer ma vie, en accord avec la lumière, la vérité et l’amour qui émanent de mon être. Chaque épreuve, chaque blessure transmutée a été une préparation, un entraînement pour cette vie pleine de sens, intense, où chaque instant est une célébration de la liberté retrouvée, de la paix intérieure et de l’amour pour la vie.
La fin de cette partie marque le début d’un nouveau cycle, un cycle où je choisis de vivre en alignement avec mon essence véritable, en paix avec moi-même et avec le monde. Ce chemin, cette transformation, est la plus belle victoire, car elle n’appartient à aucun échiquier, à aucune lutte extérieure. Elle est une victoire intérieure, celle de la lumière sur les ombres, de l’amour sur la peur, de la liberté sur l’attachement.
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Magali Merlo
