Dès mes premiers pas dans la vie, j’ai été plongée dans l’obscurité des blessures profondes, portant des traces invisibles mais indélébiles dans mon âme. À une époque où j’aurais dû connaître l’innocence, la douleur a marqué mon chemin, me poussant à construire un mur de silence autour de moi. La peur et la honte s’étaient installées, étouffant mes élans d’authenticité, limitant mon élan vital.

Puis, la vie m’a offert une échappatoire inattendue : les chevaux. Ces êtres majestueux, plus que de simples compagnons, sont devenus des guides vers une forme de réconfort et de paix intérieure. En leur présence, j’ai appris le silence du cœur, cette écoute pure où il n’y a ni jugement ni attente. Au creux de leur souffle et de leurs regards, j’ai découvert un refuge, une flamme de vie que je croyais éteinte. Dans cette connexion, la vie a repris un sens que je croyais perdu.

Nous refusons souvent de voir cette part diabolique en nous parce qu’elle menace l’image que nous avons construite de nous-mêmes. Depuis l’enfance, nous avons été conditionnés à valoriser le « bien », à chercher la lumière et à ignorer tout ce qui semble sombre ou destructeur. Pourtant, cette part sombre existe en chacun de nous, faite de colères, de désirs égoïstes, de peurs et d’instincts que nous préférons refouler.

Lorsque j’ai créé mon entreprise en 2023, tout est allé très vite. Un tourbillon de succès et de responsabilités m’a rapidement enveloppée, mais au milieu de cette ascension, j’ai senti une peur plus profonde émerger : la peur de ma propre lumière. Cette lumière, si puissante, me paraissait soudain trop intense, trop exigeante. Alors, il a fallu que je m’arrête. Que je prenne un pas de recul, pour plonger délibérément dans l’obscurité.